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TFE - Biodiversité du littoral
Golfe du Morbihan

La vie à plusieurs degrés de proximité du littoral autour du Golfe du Morbihan

Guide nature : Lorraine

Formation : IFAPME Dinant 2010 - 2011

  • 1Préambule

    Le golfe du Morbihan, un site original où s'affrontent la terre et la mer, l'eau douce et l'eau salée.

    Ce mémoire vous sera présenté sous la forme d’une préparation de promenade nature guidée, parcourant un circuit déterminé, telle que je m’apprêterais à le faire avant de recevoir un groupe inscrit à mon activité.

    Avant de vous exposer ma promenade guidée, je tiens à vous expliquer ce qu’est le Golfe du Morbihan, sous plusieurs points de vue. Ce ne sont pas des choses que je dirais à un groupe, sauf questions, puisqu’il faut faire des choix lors d’une balade dont le temps est limité. Il est cependant intéressant de présenter succinctement son origine, sa morphologie, son climat, et les débats qu’il suscite.

    Le golfe est long de 20 km et large de 15 km. Il s'ouvre sur la baie de Quiberon par un étroit passage entre Locmariaquer et Port-Navalo et est constitué de nombreuses criques, pointes, rochers, îles et îlots.

  • 1.1Origine

    «Selon la légende, des fées auraient été chassées de la forêt de Brocéliande. Elles versèrent tant de larmes que se créa le Golfe du Morbihan. Elles y jetèrent leurs couronnes de fleurs, qui donnèrent le jour aux « trois cent soixante-cinq » îles du golfe. Trois couronnes s'aventurèrent jusqu'à l'Océan pour former Houat, Hoëdic et la plus belle des trois, celle de la reine des fées, Belle-Ile.»

    L'origine géologique du golfe du Morbihan remonte à l'ère quaternaire, à la suite des cycles de glaciation, quand 3 rivières (d’Auray, de Vannes et de Noyalo) creusèrent un estuaire excessivement profond pour rejoindre l'océan qui s'était retiré plus loin. Lors du dégel, le golfe était constitué de marais dont le fond s'affaissa et l'océan finit par envahir le bassin. Ce phénomène n'est pas unique au golfe du Morbihan, même si sa forme particulière est due à la présence d'un cordon littoral composé de roches plus résistantes, ce qui constitue par ailleurs les ilots. Lors de la dernière phase de dégel, le golfe n'avait pas la même étendue que celle que l'on connaît actuellement. On considère que le niveau de la mer s'est élevé de 4 à 5 mètres par rapport à la période des premiers habitats préhistoriques.

    Courants et marées

    Le golfe est séparé de l'océan Atlantique et ne communique avec celui-ci que par un étroit goulet d'un kilomètre de large entre les pointes de Port-Navalo (commune d'Arzon) et de Kerpenhir (commune de Locmariaquer). De ce fait, on y rencontre de très forts courants de marée, donnant parfois à certains passages resserrés des allures de torrents. La mer entre et sort du goulet de PortNavalo à une vitesse pouvant atteindre près de 8 nœuds (4 m/s). Ce qui en fait le deuxième courant le plus fort d'Europe. Le courant de la jument, entre l'Île de Berder et l'Île de la Jument peut même atteindre 9,4 nœuds. Le cycle des marées est décalé par rapport à celui de l'océan et connaît une grande inertie : ainsi, lorsque la marée est haute en baie de Quiberon et à l'entrée du golfe, le fond continue à se « remplir » et le niveau à y monter. Il existe donc un décalage entre l'heure de pleine mer dans l'entrée du golfe et l'heure de celle-ci dans le fond du golfe. Bref, les variations de profondeurs, extrêmes et fréquentes, -sans compter que cela est fonction de la marée, les vents qui guettent à la sortie des anses et îles, et les courants et contre-courants s’amusant à contourner le relief jouent de sacrées surprises aux marins non-avertis… !

  • 1.2Climat

    Le climat littoral morbihannais est de type océanique tempéré. Le golfe du Morbihan bénéficie de conditions climatiques particulières par rapport à l’ensemble breton. Sa position géographique, la proximité de la mer et la faible altitude de la frange littorale sud-armoricaine, y introduisent des tendances méditerranéennes (Caillibot, 1990).

    Les températures atmosphériques sont douces. Les mois de janvier et février y sont les plus froids, mais restent doux, la moyenne est de l’ordre de 6°C en hiver. Les jours de gel sont de l’ordre d’une trentaine par an. Juillet et août sont les plus chauds sans toutefois être excessifs, soit d’une température légèrement inférieure à 20°C en moyenne pour ces deux mois. L’amplitude thermique est relativement faible avec en moyenne 12°C. Elle est particulièrement faible sur le littoral en raison de l’effet modérateur de l’océan. L’ensoleillement est l’une des caractéristiques majeures du particularisme du climat du golfe du Morbihan. C’est sur ce point qu’il se rapproche du climat littoral vendéen. Avec plus de 2000 heures d’ensoleillement annuel, il est coutumier de lire que c’est la région la plus ensoleillée de Bretagne. Ceci n’est pas sans effet sur la nature du peuplement végétal du golfe, de nombreuses plantes atteignant ici leur limite septentrionale.

  • 1.3Débat

    Autant le climat est doux, autant l’activité humaine explose ! Le tourisme a toujours été présent, mais s’est énormément développé en peu de temps ; la population a beaucoup augmenté, certaines communes et la ville de Vannes ont pour ainsi dire doublé en quelques années. On construit beaucoup, vite, … du beau, ça c’est moins sûr. La saison touristique s’est agrandie, passant de juillet-août à maiseptembre, et autres week-ends, le trafic y est alors intense, et s’est de toute façon intensifié toute l’année. Les transports en communs commencent à peine à s’éveiller par rapport à la demande. Les vélos, piétons et voitures se disputent des routes étroites, que l’on ne peut pas toujours agrandir compte tenu de la morphologie délicate des contours du Golfe… Pas vraiment faite pour tant de passage. On restaure tout de même pour les promeneurs les sentiers des douaniers, le long du littoral, mais cela est aussi sujet à discussion, la côte s’érodant déjà beaucoup sans subir de fréquentation, les oiseaux supportant mal le dérangement dans des anses jusqu’alors difficilement accessibles… Les ostréiculteurs ont des soucis, faisant face à une éventuelle nouvelle épidémie sur les huîtres. Les bateaux se sont multipliés si bien qu’on limite le nombre de corps morts (bouées où l’ont amarre les bateaux) pour que l’on puisse encore voir de l’eau, et les plaisanciers se battent pour être en liste d’attente dans l’espérance d’en avoir un…

    Pour mettre un peu de piment à tout ça, un projet de Parc Naturel Régional vient d’être refusé après un referendum à la majorité auprès de l’ensemble des communes concernées. Avec plein de communes pour et de communes contre. Moi, je suis dans une commune qui a dit non …