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TFE - Biodiversité du littoral
Golfe du Morbihan

La vie à plusieurs degrés de proximité du littoral autour du Golfe du Morbihan

Guide nature : Lorraine

Formation : IFAPME Dinant 2010 - 2011

Conclusion

Ce lieu étonnant par la mosaïque d’écosystèmes plutôt particuliers qui le compose est une grande richesse. Les sentiers du littoral permettent au public de le découvrir. C’est ce qui donne du passage en masse. Il y a un bémol à cela : les oiseaux qui venaient dans cette anse jusque-là excessivement rarement fréquentée, viennent toujours s’y repaître en hiver mais ne restent pas là l’été, ils n’ont pas l’habitude d’être dérangés. Heureusement pour eux et pour nous, il existe de nombreuses réserves de choix pour eux dans le golfe, et ils sont parmi les plus mobiles de toute la faune. Restons positifs…

Cet endroit est peu convoité par les férus de nature : il y a tellement de beaux sites dans le golfe ! Il mériterait pourtant notre attention : nombre d’espèces y regorgent et il serait bon de les étudier, les recenser, comprendre ce lieu, le protéger. Il n’y a aucune association nature qui est liée à cette partie du golfe. Les actions Natura2000 à Baden se cantonnent à l’aménagement du clocher du bourg, loin de là, pour les chouettes et les chauves-souris (ce qui est déjà très bien !). Si ce coin tranquille se contentait de se faire oublier, après tout, pourquoi pas, et tant mieux pour lui… Pourtant, il n’est pas à l’abri de l’extension très rapide qui a lieu autour du golfe, alors que la faune et la flore en pâtirait énormément. Il fut, il n’y a pas longtemps, question de construire 45 maisons sur de toutes petites parcelles sur un terrain à côté, avec les tous petits accès uniquement par voiture qui se trouvent là… Il n’est pas encore certain qu’un tel projet soit abandonné, et il peut très bien en exister d’autres, tout aussi exagérés, puisque pour le moment, les alentours du golfe se construisent à une vitesse foudroyante, et qu’un terrain nu n’est alors juste qu’un terrain à bâtir.

Il fut question il y a peu de faire du golfe un parc naturel régional, mais on ne peut pas dire que les habitants aient répondu un oui franc. Cela peut se comprendre : ils se méfient de nouvelles contraintes absurdes qui peuvent leur tomber sur la tête. Ils connaissent déjà plusieurs lois pour leur habitation, dont ici la loi littoral ; le simple changement d’une porte de garage, par exemple, dans une zone où selon la loi on ne peut construire davantage, peut s’avérer un vrai cassetête ! La loi peut encore s’avérer étrange dans le cadre de l’intégration d’une habitation. Je me souviens qu’une personne qui habitait non loin d’ici avait peint une de ses façades en violet, de la couleur de son bateau, par tradition. Cette façade n’était pas visible depuis la route, mais seulement au loin, à l’autre bout d’un champ. Il a suffit d’une plainte anonyme, pouvant provenir de quelqu’un qui n’est même pas d’ici, pour lui attirer des ennuis. A côté de ça, sous la bannière maison blanche/ardoise, on construit des horreurs ! Une loi a beau partir d’une bonne intention, une loi est une loi, si elle est vague, on s’empresse de la contourner, si l’on fait l’effort d’une précision méticuleuse en pensant à une situation donnée, elle pourra constituer un non-sens ou une absurdité quand on l’appliquera à d’autres situations. Des complications de cet ordre peuvent en rebuter pas mal vis-à-vis d’un projet de PNR. Mais faut-il forcément, pour protéger l’environnement, de nouvelles interdictions rébarbatives ? Il ne faut pas mettre la nature sous cloche, mais il faut agir avec bon sens pour s’y intégrer durablement. Faire prendre conscience aux gens de la manière dont on peut s’intégrer sans heurt à son environnement pourrait encore être la meilleure manière de progresser. Il n’existe en soit pas vraiment d’interdiction, mais des alternatives… Peut-être qu’un petit comité environnement intégré aux communes, composé de gens de terrain, pourrait faire la part des choses, mettre un peu de logique dans ce qui est dit dans les mesures et les lois et l’adapter à chaque situation.

Je ne m’intéresse pas à la politique. Seulement à mon sens, le golfe du Morbihan a tous les mérites qu’il faut pour être un magnifique parc naturel. Les communes ayant refusé ce projet sont essentiellement des communes directement sur le littoral, qui connaissent une expansion foudroyante et s’enrichissent grâce au secteur du tourisme. C’est une bonne chose qu’elles prospèrent, mais cela n’est peut-être pas éternel, d’autant qu’une expansion rapide peut être bâclée, et cela peut créer des dommages sur le long terme. Les plus à même d’exprimer leur avis sur la question d’un parc seraient les habitants, s’ils comprennent bien tous les enjeux. A l’époque du referendum sur le PNR, une grande campagne de communication avait judicieusement été faite, mais ce qui en ressortait demeurait flou : que va-t-il se passer exactement ? Des phrases comme « ça ne changera rien » éveillent les soupçons… C’est sans doute très délicat, mais il faudrait expliquer partout et par tous les media le plus explicitement possible au particulier ce que ce serait, le parc naturel régional du golfe du Morbihan.

Alors, le projet de parc est-il réellement abandonné ? Pour ma part, en tous cas, j’en salue les acteurs, qui ont voulu et je l’espère souhaitent encore entreprendre de protéger la région qu’ils aiment.