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TFE - Biodiversité du littoral
Golfe du Morbihan

La vie à plusieurs degrés de proximité du littoral autour du Golfe du Morbihan

Guide nature : Lorraine

Formation : IFAPME Dinant 2010 - 2011

  • 1La vasière

    … Et nous voilà sur le littoral. Beau paysage n’est-ce pas ? Et quel fumet ! Je vous présente la marée basse ! Cette odeur caractéristique, quoique très légère ici, provient des laisses de mer, ces algues, carcasses de crabes, os de seiche et j’en passe qui entrent en décomposition sur le sable. Il y a également l’odeur qui provient de la vase… Comme vous le voyez, ici, quand la mer est basse, il ne reste plus rien ! Uniquement la vasière. Le golfe du Morbihan fait partie des trois grandes vasières de France ; les vasières ont disparu très vite au XXe siècle, de l’ordre de 80%... On peut distinguer deux sortes de vase : La « slikke » est la partie recouverte à chaque marée, surtout composée de vase molle, lisse et il n’y a aucun végétal qui peut se fixer. On s’y enfonce très fort. Si vous écoutez bien… La vase côté slikke fait un doux bruit. On dirait des Rice Crispies ! C’est un milieu très vivant. C’est là qu’on trouve les fruits de mer à deux coquilles, on appelle ça des bivalves. C’est un lieu de ponte et de refuge important pour les larves et les alevins (les jeunes poissons). Il y a également de tous petits mollusques brouteurs, les oiseaux adorent ça. Vous voyez ce petit tas de spaghetti ? C’est celui qu’on appelle le ver de vase -l’arénicole- qui rejette la vase après y avoir mangé des végétaux, des animaux et des déchets de taille microscopique. Il joue un rôle très important dans la vase, puisqu’il recycle et retourne le sol sur environ 20cm de profondeur. Il est une source de nourriture très importante pour les poissons et les oiseaux. Pour cela, il a même une adaptation étonnante : ses prédateurs n’arrivent à manger en général que la queue, qu’il est à chaque fois capable de faire repousser ! Du coup, il ne subit pas vraiment de dommage. (cf. « Faune de France » de Fauvel) Vous voyez qu’il y a comme un film entre la vase et l’air, qui la rend brillante, scintillante au soleil : ce passage très particulier est également très vivant. Et ce qui fait ce bruit, en regardant de près, on voit plein de petits trous qui font des bulles : c’est la faune de la vase qui peut respirer ainsi un certain temps à marée basse. Donc, ça, c’était le côté slikke de la vase. Le côté schorre : le schorre est la partie haute, ici tout en haut elle est recouverte de sable dû à l’érosion de la côte, mais vous pouvez remarquer de petits monts dans la vase où des algues sont fixées, C’est aussi du Schorre, sur lequel on peut marcher.

    Vous pouvez remarquer un chemin d’eau dans la vase, c’est un chenal qui a été creusé pour pouvoir accéder à toute l’anse même en cas de mer basse. Il est ceci dit très étroit et peu profond, donc pas utilisable par tous. Pouvez-vous me dire quels sont ces arbres morts poussant dans la vase ? (…) Ce sont des piquets pour signaler les tables à huîtres. Un bateau doit les contourner pour ne pas cogner sa coque, et même un véliplanchiste ou un nageur doit faire attention en cas de moyenne marée : les tables à huîtres sont en métal souvent coupant, les huitres, prises dans de grosses mailles en plastique, sont posées dessus. Il est très douloureux de se couper sur les tables…

  • 2Ecosystème d'une anse calme dans le golfe du Morbihan

    Ce littoral est complètement différent du littoral de l’océan. Vous allez me dire, mais cette mer, n’est-ce pas l’océan atlantique? Et vous avez tout à fait raison! Cette eau est celle de l’océan mais n’a rien à voir avec la mer telle qu’elle est hors du golfe… Le département du Morbihan porte bien son nom: cela veut dire en breton « petite mer ». Un golfe, par définition, est une mer fermée; ici, la mer est très fermée. Je vous laisse regarder la carte: (cf. www.golfedumorbihan.com)

    L’eau de mer y est plus chaude, et dans certaines anses abritées comme celle-ci, calme comme un lac parfois…. De plus, étant une mer fermée, l’estran, c’est-à-dire la différence entre marée basse et marée haute est considérable, c’est comme si l’eau entrait et sortait d’un lavabo si vous voulez! A certains endroits du Golfe, comme ici, l’eau se vide ainsi complètement…

    Au niveau du sol, vous pouvez observer que nous trouvons beaucoup de gros grains de granites ; comme vous le savez probablement, toute la Bretagne repose essentiellement sur du granite, parfois recouvert de roches sédimentaires. Dans cette région, nous sommes sur du granite gris. Vous trouverez aussi de gros grains de quartz, un minéral très solide qui met du temps à s’éroder. On voit bien que la mer ne fait pas beaucoup de remous ici : il y a beaucoup de grains gros et anguleux. Si la mer travaillait beaucoup les grains, vous verriez, comme sur d’autres zones littorales, des plages de galets, du sable plus fin… En effet les grains s’entrechoquent plus dans ces cas-là, ce qui les arrondit et les affine. Je vous propose d’aller voir la végétation typique de l’estran d’ici, et vous devrez me trouver un point commun entre les espèces :

    - la salicorne rampante : il existe en tout six variétés de salicornes, dont celle-ci : certains d’entre vous le savent, la salicorne se mange ! Elle est riche en vertus : faiblement calorique, riche en iode, en phosphore, en vitamines A, C, D, en sels minéraux. Elles contiennent naturellement des omégas 3 et de nombreux oligo-éléments : calcium, magnésium, fer, silice, zinc, manganèse… Les tiges tendres et charnues de la jeune salicorne récoltée en mai ou juin, croquantes et salées, peuvent se consommer crues, nature ou en vinaigrette, seules ou en salade avec d’autres ingrédients. La saison avançant, la salicorne devient un peu amère et il est préférable de la blanchir. Quelques minutes dans l’eau bouillante suffisent à lui ôter son amertume et le sel en excès. C’est alors un délicieux légume, servi tel quel ou revenu à la poêle, avec beurre, ail et persil, pour accompagner poissons, viandes rouges ou blanches, volailles. Cuisinée en soupe avec deux fois son poids de pommes de terre à demi-cuites, un peu de beurre et de poivre, c’est un délice. La salicorne confite au vinaigre remplace agréablement les cornichons pour relever poissons et viandes froids, charcuteries, raclette. Elle sert aussi à aromatiser la moutarde, la mayonnaise, le vinaigre... On la met aussi fréquemment en bocaux dans du vinaigre, comme les cornichons. (cf. avotretablier.overblog.com)

    - l’obione : de petites feuilles ovales et épaisses, grises légèrement verdâtres, tiges couchées, en touffe, feuilles ovales et épaisses. Cette jolie plante est typique du littoral, on la retrouve partout.

    - la soude : on trouve trois types de soude sur cette plage : la soude arbustive, la soude brulée et la soude maritime. La soude arbustive est plutôt vivace, peut atteindre un mètre de haut, elle est assez commune ici, rare sur la Manche; la soude brulée est sur toutes les côtes françaises et tend à se raréfier, la soude maritime est plutôt commune dans ce type de milieu, c'est-à-dire en haut des plages et des prés salés, dans des lieux enrichis en matière organique par les algues échouées.

    - la bette maritime, couchée, peut s’étendre sur plus d’un mètre comme ici. Elle a des feuilles triangulaires, épaisses, luisantes. Cette plante est l’ancêtre sauvage de toutes les betteraves cultivées !

    - l’arroche des plages : c’est une espèce assez commune en Bretagne Sud et en Vendée-Charente, plus rare ailleurs. Les feuilles sont triangulaires, dentées, grisées, surtout en dessous, tiges rougeâtres farineuses à l’extrémité. Elle se raréfie à cause du nettoyage des plages.

    - le statice commun : cette plante attire l’œil d’entrée par sa floraison abondante l’été, violette, d’où son surnom lavande de mer. On s’en servait pour faire des bouquets séchés. On la voit sur le littoral atlantique, moins ailleurs, et on commence à en réglementer la cueillette.

    Vous remarquez, même quand je dis qu’elles sont communes, elles le sont dans cet habitat très particulier qui n’est pas fréquent partout. Elles font la richesse de notre patrimoine. Pour y faire attention, il faut éviter un passage trop fréquent sur certaines plantes dont l’enracinement est fragile (comme l’arroche des sables). Et ne pas cueillir les jolies fleurs de la mer, plaisir des yeux ! Certaines sont très rares… Mais le pire vient surtout du nettoyage mécanique des grandes plages.

    Avez-vous trouvé un point commun entre les différentes plantes que je vous ai montrées? Toutes ces plantes ont au moins les feuilles épaisses ou grasses. Elles vivent dans des conditions très difficiles : immergées dans l’eau salée, puis à secs pendant 6heures, subissant les vents, les embruns, la salinité de l’eau, certaines savent séparer le sel de l’eau (si la salinité est trop forte, elles ne peuvent plus puiser l’eau) les feuilles épaisses leur permettent de stocker l’eau; leurs autres adaptations à ces conditions très rudes sont variées : de petites feuilles pour offrir peu de surface au soleil, couchées sur le sol, ramassées, pour résister au vent, ou bien au contraire hautes, pour sortir la tête de l’eau, mais très ligneuses, en touffes ; des racines très profondes pour puiser l’eau, les feuilles sont petites donc l’évaporation est réduite, et elles présentent souvent des protections : couche dense de poils argentés, ou encore un genre de carapace d’aspect de cire ou de vernis (on dira une cuticule coriace).

    Dans l’eau, comme algue ici, on trouve surtout le fucus vésiculeux. Il fait partie du goémon, qui désigne l’ensemble des algues que les agriculteurs ramassent sur les plages pour faire de l’engrais. Il est sinon ramassé en mer pour le commerce, vu qu’il sert aujourd’hui en pharmaceutique comme coupe-faim pour les régimes et comme laxatif. Il garde un port élevé sous l’eau grâce à ses petits flotteurs, qui lui permettent de profiter davantage des rayons du soleil. Cette algue est en régression partout en Europe, et en forte régression en Bretagne Sud, sans qu’on sache trop pourquoi…

    Avant, on trouvait ici les zostères : de petites algues groupées en un tapis dense qui fait penser à du gazon. Elles fixent la vase et sont un abri pour la vie marine qui y abonde, dont larves, mollusques, alevins et de ce fait très prisées par les oiseaux pour faire leur pêche. Non loin de ces zostères, on trouvait la crevette grise et l’hippocampe, que je ne vois plus jamais.

    Et voici les plantes, arbustes et fougères que l’on trouve juste après l’estran :

    du fétuque, le prunellier, l’aubépine, le polypode, le chèvrefeuille, la ronce, l’ajonc. Vous les verrez souvent en bord de rivage, quelques embruns ne leur font pas peur. Malheureusement, c’est aussi là que l’on trouve le baccharis : ce gros arbuste vert tendre que vous voyez là est une espèce invasive. Il est très embêtant dans le Morbihan, colonise tous les rivages, envahit les marais, les landes… Et il est très difficile de s’en débarrasser. Je vous en prie, ne mettez pas ça chez vous! Peu après les arbustes, à même la falaise, on trouve le chêne pédonculé et le pin maritime ; puis, la fougère aigle et la bruyère, capable de pendre de la falaise… »

    « Je vous propose maintenant d’aller me chercher tous les coquillages différents que vous pourrez trouver… On se retrouve ici ! »

  • 3Quel est ce coquillage ?

    Nous les identifions ensemble : je leur imprime des fiches pour qu’ils puissent chercher eux-mêmes ce qu’ils ont trouvé, en petits groupe. () Enfin, en conclusion, je les renseigne sur ceux que l’on mange (bulots, palourdes, coques, bigorneaux, morgates (seiches), couteaux…) en leur rappelant les principes d’une bonne pêche à pied (remettre les pierres en place, ne pas arracher les algues ou détruire ce qui n’a pas besoin de l’être, ne pas utiliser de gros outils genre pelles, râteaux, se renseigner sur ce qui est autorisé ; connaître les tailles réglementaires des fruits de mer, au-delà de la loi ne pas les prendre trop jeunes de toute façon.) puisqu’il y a beaucoup de dégâts engendrés par la pêche à pied massive et sans connaissance du milieu.

  • 4Le mystère des tuiles cassées

    Bon, je vous propose de vous asseoir confortablement sur ce banc d’herbe moelleuse ! Vous aurez remarqué, je suppose, la quantité impressionnante de tuiles cassées sur la plage. A quoi pensez-vous que cela est dû ? (on me répond souvent que ce sont des sales types qui jettent ça sans scrupule en construisant leur maison! Sauf qu’ici, les toits sont en ardoise ou chaume…) ces tuiles cassées sont les vestiges de pratiques ostréicoles qui ont eu lieu ici: on perçait ces tuiles, puis on les empilait en quinconce. On passait du fil de fer pour tenir le tout. On recouvrait la pile de tuiles de chaux, puis on procédait au captage du naissain, c'est-à-dire qu’on le mettait dans la mer pour capturer les larves d’huîtres. Elles étaient ensuite récoltées puis élevées. La petite piscine de vase que vous voyez derrière moi, c’est un ancien parc à huître… Et là où vous êtes assis, c’était un terre-plein, fait par l’ostréiculteur avec les moyens du bord, et il y avait une petite cabane ostréicole ! Vous voyez, à quelques mètres devant vous, un muret : avant, le terre-plein allait jusque là. La mer a petit à petit grignoté la côte, reculant la ligne littorale. C’est en grignotant le terre-plein qu’elle a libéré les particules de sable fin, les huîtres cassées et les coquilles de praires -de nos jours ce bivalve très apprécié a quasiment disparu du golfe… Actuellement, les naissains ne sont plus captés ici-même en tous cas, mais le golfe est toujours un endroit prisé pour faire grandir les huîtres, elles y sont bonnes car à marée basse elles sont découvertes et prennent le soleil. Au début, c’étaient les huîtres plates que l’on trouvait dans le golfe, puis il y a eu une épidémie, on a alors importé l’huître portugaise qui n’a pas fait long feu non plus… Puis ce fut le tour d’une huître japonaise, la gigas, celle que vous mangez maintenant. Mais comme l’on a fait des tests pour qu’elles ne soient plus laiteuses l’été, elles commencent à avoir des soucis, sans doute liés, et sont en proie à une épidémie de stérilité… Logique !

    Avant d’aller vers le sentier, je propose à ceux qui le veulent de me suivre sur la vase, observer le fond d’eau qui reste dans l’ancien parc à huître à marée basse ; ne venez qu’en petit groupe, et suivez bien mes pas: si on ne connait pas bien, on peut très bien marcher sur des vases extrêmement mouvantes ! C’est dangereux… L’an passé, il a fallu secourir quelqu’un en hélicoptère du côté de Séné… Quant à moi je suis allée sortir une amie coincée jusqu’à la taille en m’appuyant sur un kayak. Vous voyez, ça ne plaisante pas !

    (Le fond d’eau permet d’observer une anémone de mer, qui n’est comme chacun sait pas une fleur mais un mollusque, des algues et de petits crabes verts-ou crabes enragés)

    « Faîtes attention en remontant sur le sentier, la pente est assez raide ! Nous allons essayer de marcher sans faire trop de bruit : beaucoup d’oiseaux aiment venir pêcher dans le fond de l’anse que nous allons longer. »

  • 5Longer le littoral jusqu'à un marais salant

    En nous promenant sur l’étroit sentier de terre battue situé entre les pins et la falaise, nous avons la « chance » de tomber sur… un excrément.

    « Cette petite crotte sur le caillou en guise de promontoire ne ressemble pas à une crotte de chien : c’est un excrément de renard. Il le met perché ainsi pour délimiter son territoire. Donc renard n’est pas loin là-bas, dans la pinède… »

    Quand il n’y a aucun oiseau à observer, j’en profite pour montrer la bruyère et la callune :

    « Voici la callune fausse-bruyère, et la bruyère cendrée, très typique, formant de très beaux tapis violets dans les sous bois, particulièrement cette année ! Emblématiques de la Bretagne, elles sont très mellifères : regardez le trafic qui règne sur la bruyère ! Elles sont très appréciées par les bourdons et les abeilles, du premier au dernier rayon de soleil. Comme vous le savez certainement, les abeilles tendent à disparaître… Donc si vous avez de la bruyère chez vous… Vous feriez un beau geste en ne vous en débarrassant pas! »

    Nous arrivons près d’une nouvelle petite plage.

    « Voici une petite pointe qui est encore plus riche en végétation que celle de tout à l’heure. Pouvez-vous reconnaitre celles que nous avons déjà vu, vous vous rappelez des noms ? (…) Donc dans les nouvelles, comme vous l’avez très bien vu, cette jolie fleur haute aux pétales rosés : il s’agit de l’aster maritime. Elle est aussi appelée épinard de la mer, ses feuilles sont comestibles et appréciées. Et cette autre fleur, bien connue des littoraux, la fameuse armérie. (Une fois on m’a dit, « quand je revois cette fleur, je sais que je suis en vacances ! ») Cette fleur est protégée et quand même très souvent cueillie… Encore une fleur : le silène maritime. Il y a aussi la salicorne, mais ce n’est pas la même que tout à l’heure, voyez comme elle est haute : c’est la salicorne arbustive. Enfin, il ressemble beaucoup à celui dans le jardin mais ses feuilles sont beaucoup plus épaisses, le plantain maritime. »

    Nous sortons du sentier et nous dirigeons vers le marais salant. C’est un passage sur la route, et nous sommes sur un petit pont, il est difficile en groupe d’être arrêtés confortablement sans gêner et être gênés par d’éventuelles voitures bien qu’il n’y ait pas trop de passage, donc on ne va pas s’éterniser.

    « Voici un ancien petit marais salant. L’entrée de la mer se fait par ici, sous le pont, et remplit ces bassins façonnés par des petites digues recouvertes par la végétation. Les marais salants accueillent une faune riche et variée et sont terre d'accueil pour des milliers d'oiseaux qui viennent y nidifier ou s'y nourrir. Rousserolles, butors, canards, oies pullulent dans ces eaux, soit pour y passer l'hiver, soit pour y trouver une halte réparatrice. Et comme l'eau, la lumière et les sels minéraux abondent dans les marais salants, ces milieux sont extrêmement productifs : les micro-organismes et micro-algues s’y trouvent à foison, ce qui amène son cortège d’algues, petits crustacés, crabes, alevins qui trouvent à leur tour leurs prédateurs… »

    Nous retournons sur nos pas et prenons une petite route sur notre droite, très rarement fréquentée, et marchons sur une dizaine de mètres.